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Visite du musée de l'Imagerie Populaire à Pfaffenhoffen

et du musée Judéo Alsacien à Bouxwiller.

Mercredi 10 avril 2024

Visite des musées de Pfaffenhoffen et Bouxwiller

par Ambroise PERIN

Ce mercredi 10 avril 2024 l’ANRA section Alsace a visité deux musées dans le Kochersberg, le Musée de l'imagerie populaire à Pfaffenhoffen et le Musée judéo-alsacien à Bouxwiller. Organisée par Jean-Claude Durmeyer, cette journée culturelle a rassemblé 15 membres intéressés par le patrimoine local.

Ce sont d’abord des images peintes à la main dans des dentelles de papier, des peintures sur verre et des kettelbrief, des souhaits de baptême, pour que les nouveau-nés puissent entrer directement au paradis en cas de décès prématuré. Catherine Keith, professeur de latin et de grec retraitée du village passionne les visiteurs par son érudition. Ces collections proviennent de la perspicacité du notaire François Lotz qui récupéra tous ces petits trésors lors des liquidations de succession.

Après un sympathique déjeuner dans une auberge déguisée en maison de poupée, un autre guide, Raymond Lévy, détailla l'histoire de la communauté juive de Bouxwiller dans l'ancienne synagogue sauvée de la démolition par Gilbert Weil et transformée en musée. Des reconstitutions de scènes de la vie quotidienne alternent avec de grands panneaux narratifs et insistent sur la bonne cohabitation des différentes communautés depuis la Révolution française au début du XXème siècle, avant la funeste période du nazisme.

Ce fut une belle journée de rencontre avec la richesse historique de ce petit territoire du Nord de l'Alsace. 


Le 10 avril 2024, Visite du Musée de l’image populaire de Pfaffenhoffen et du musée Judéo Alsacien de Bouxwiller

Par Jean-Claude DURMEYER

Nous étions une petite quinzaine de personnes pour visiter le musée de l’image populaire de Pfaffenhoffen.

Pour la visite guidée du musée c’est le nombre idéal. Nous avons tous apprécié la présentation de la collection de la guide, elle nous raconte qu’au XIXème siècle, en Alsace, en milieu rural, il était d’usage d’offrir une image en souvenir des étapes qui marquent le cours de la vie. Des imagiers-peintres travaillaient à la demande des habitants pour conserver, par l’image, les moments de joie et de peine de la vie. Le musée propose ainsi de découvrir, dans un bâtiment de style Renaissance rénové, l’image mais aussi l’iconographie alsacienne à travers leur contenu, fonctions et techniques, y sont présentés des souhaits de baptême du XVIIe au XIXe siècle, des souvenirs de confirmation, de communion, de conscription ou de régiment, de mariage et textes de décès, à travers les techniques du Canivet, des peintures sous verre, des églomisés.

Après le musée un petit tour à L’ancienne synagogue de Pfaffenhoffen. C’est l’une des rares synagogues construites en Alsace en 1791, sous l’Ancien Régime, qui soit encore conservée. Classée Monument Historique elle a bénéficié d’importants travaux de restauration. Elle est à la fois lieu de culte et centre communautaire ayant eu pour fonction d’école, de centre d’hébergement et de cuisine. Dans sa simplicité et sa sobriété, tant extérieure qu’intérieure l’ancienne synagogue de Pfaffenhoffen est l’exemple typique d’une synagogue rurale du XVIIIe siècle.

A 12h30, nous partons manger dans un restaurant au pied du Barstberberg à Imbsheim Le Barstberger Stuewel.

L’après midi nous retournons dans une ancienne synagogue à Bouxwiller, transformée en musée Judéo Alsacien. Le guide nous parle de La présence juive en Alsace qui est attestée depuis le XIIe siècle. Hors du royaume de France, les Juifs alsaciens n’ont pas été expulsés, mais ils sont persécutés lors de l’épidémie de peste noire du XIVe siècle et expulsés des villes. Le judaïsme alsacien prend alors un caractère rural très original en Europe occidentale. Il en reste aujourd’hui de nombreuses synagogues, souvent désaffectées, car à partir du XIXe siècle, les Juifs alsaciens ont regagné les grandes villes alsaciennes, ou sont allés jusqu'à Paris. Cette communauté d'une importance historique majeure au sein du judaïsme français fut très affectée par la Shoah. Elle est aujourd'hui largement surpassée en nombre par les Juifs venus d’Afrique du Nord, pendant les années 1950 et 1960. Le guide nous parle aussi de son grand père qui parcourait les villages avec sa carriole pour collecter les peaux de lapins et de la ferraille entre autre. Au fur est à mesure que nous avançons dans ce musée conçue en pente douce, nous découvrons la vie des ces familles de juifs Alsaciens et leurs traditions spécifiques.  

 

Photos Jean Claude Durmeyer


Repas fin d’année du CI-ORTF et de l'ANRA Alsace

jeudi 7 décembre 2023 au Restaurant Au Moulin de La Wantzenau


Photos Jean Claude Durmeyer, Maïthé Haxaire, André Del et Alain Gérolt


Visite de FRANCE BLEU ALSACE,

mercredi 8 novembre 2023 à 14h30


Cher(e)s Ami(e)s,


           Le CI ORTF - ANRA section Alsace, poursuit l’idée de visiter au fil de l’année des sites audiovisuels, après ceux fort instructifs de l’INA et du Lieu Documentaire en juin dernier.           

Nous vous donnons rendez-vous Mercredi 8 novembre 2023 à 14h30 4, rue Joseph Massol à STRASBOURG pour visiter la Maison de la Radio France BLEU ALSACE/ELSASS.

Certains d’entre nous y ont travaillé, notre Station régionale ORTF Alsace, FR3 Alsace devenue en janvier 1975, étant composée de la Radio et la Télévision jusqu’en 1983, date de la séparation des deux entités, d’autres y ont collaboré jusqu’à leur retraite.                    Aujourd’hui, leur matinale radiophonique est diffusée en direct sur l’écran France 3 Alsace...

Chaîne généraliste publique de proximité, France Bleu Alsace appartient au réseau France Bleu de Radio France.

Souvenez-vous : Strasbourg-PTT est lancée par l’État en 1925 avec l’émetteur installé à Brumath. Sabordée en 1940, Radio Strasbourg renaît cinq ans après 1945.

1964, création de l’Office de Radio Télévision Française avec Radio Alsace jusqu’au 31 décembre 1974.

Le 1er janvier, lancement de la Société Nationale France Régions 3 devient FR3 Radio Alsace. L’Orchestre symphonique de 85 musiciens a alimenté la programmation musicale Radio et Télévisée, à la baguette, Roger Albin,  avec parmi eux les futures Percussions de Strasbourg.

Mardi 11 novembre 1930 : ... allo, allo, ici Radio Strasbourg, première émission officielle. Mardi 11 novembre 1980, nous fêtions place de Bordeaux le cinquantième anniversaire de la Radio en Alsace: Inauguration de l’Exposition rétrospective à la Fresque, par Daniel Hoeffel, Président du Conseil Général du Bas-Rhin et Jean-Pierre David, Directeur Régional FR3 Alsace, Martin Allheilig, Responsable des Programmes, Jean-Paul Gunsett, Responsable de la Radio.

Oblitération d’une enveloppe timbrée spéciale Radio Alsace 1930-1980, Plaquette originale illustrée des documents de l’époque avec la grille de programmes Alsace I et II distribuée aux invités, Soirée de variétés à l’Auditorium de 500 places et 8000 m2.

À l’époque, en équipements Radio : 5 Studios + 1 Studio à la Cité Administrative à Mulhouse au total en Radiodiffusion : 2920 h, Production 2334 h 15, Information 586 h 30.

Depuis, que d’évènements et souvenirs communs en direct, enregistrés, diffusés...

Tout un programme !


Mercredi 8 novembre 2023 à 14h30, nous serons guidés par Félicien MUFFLER, Responsable des Programmes France Bleu Elsass. Il nous fera visiter la Station, retracera son évolution, nous présentera les studios numérisés avec les nouveaux programmes de la rentrée.


Au plaisir des retrouvailles, avec toutes mes ondes positives

Marie-Paule URBAN-RUHLMANN


Photos Jean Claude Durmeyer, et Alain Gérolt


lundi 5 juin 2023 à 14h30


Visite de l'INA à Strasbourg           

 Chers amies, chers amis,

  

 L’idée est d’organiser au fil de l’année, des visites de sites audiovisuels à Strasbourg confiées à Marie-Paule URBAN-RUHLMANN, et guidées par leurs responsables ravis de nous recevoir :

 Lundi 5 juin 2023 à 14h30

Rendez-vous à la Maison de l'Image, 31 rue Kageneck, à Strasbourg où se situent deux entités. Notre groupe composé d'anciens de l'Audiovisuel public (15-20 personnes maximum) se réjouit de (re)découvrir pour certains, l'atmosphère Radio et Télévision de leurs longues années professionnelles:

  • l'INA Grand Est, présenté par Mélina NAPOLI, Déléguée Régionale, s'emploie à restaurer, conserver, dynamiser et valoriser notre patrimoine commun. L’Institut National de l’Audiovisuel est l’interlocuteur privilégié des acteurs audiovisuels, culturels, éducatifs et économiques locaux et régionaux, dans le but de valoriser ces sources d'information et de programmes de Radio et Télévision du Service Public.

  

 Vers 16h30, situé à l’étage supérieur :

  • Le Lieu Documentaire, - anciennement Vidéo Les Beaux Jours - a été ouvert en 1999 par la Ville de Strasbourg, afin d'y accueillir les acteurs de la filière cinéma audiovisuel.

 Georges HECK, Président de l'Association nous fera mieux connaître le Centre de Ressources Audiovisuelles, vitrine de la Production Cinématographique soutenue par les Collectivités Régionales depuis plus de trente ans.

  

 Notre calendrier du premier semestre est déjà bien rempli ! Il nous a semblé judicieux de programmer les autres visites des sites audiovisuels après la rentrée et l’élaboration de leurs nouvelles grilles de programmes, les contacts ont déjà été pris.

  

 Au plaisir des retrouvailles, en toute amitié.

  

 Marie-Paule URBAN-RUHLMANN

Présidente CI ORTF Alsace Membre du CA ANRA et ANRA Alsace

Photos Ambroise Perrin et Alain Gérolt


Sortie Randonnée au Pays Rhénan, 

mercredi 10 mai 2023

Tranquille randonnée à Kilstett


PAS DE RIDES DANS LE RIED

 

Nous vîmes une biche, ou était-ce un chevreuil, nous croisâmes des cygnes qui semblaient copuler, nous imaginâmes les traces d'un castor sur un tronc immergé. Des grenouilles coassaient de plaisir.      Nous marchions, nous marchions toujours, sans fléchir car la pluie nous épargnait dans les bras de l'Ill, le temps d'une photo, au «Petit Paradis des Pêcheurs », un enchantement dans le Ried, cul-de-sac bondé le dimanche et désert - à part un monsieur portant des cuissardes -, ce mercredi 10 mai 2023.


Nous étions donc une petite trentaine de l’ANRA d'Alsace et de Lorraine à trotter sous les branches printanières, des chemins vaseux comme un jeu de mots, les rides de notre vieillesse dans le Ried de nos prouesses. Débonnaire rigolade sous la luxuriante végétation bordant les digues, une belle balade organisée par Alain Gérolt, le Phénix des hôtes de ces bois; ne nous sentant pas de joie, voilà qu’il restait là trois brins de muguet et bien plus d'ail des ours.


À mi-chemin, au Waldiner puis à la Gloriette, la retraite pouvait s'organiser pour ceux voulant tout de suite rejoindre le restaurant Oberlé. Les téméraires bouclèrent le circuit complet, 10 km, par un supplément de gadoue, le long d'un champ de colza, allons-y le chemin est doux, ce sera mieux qu’une pizza. Eh oui, après la randonnée un petit festin, poisson au poireau, poulet aux spätzle et meringue bien glacée, double part si ce n'est pas assez.


Avant de remonter en voiture et souhaiter bonne route aux Lorrains, un dernier tour dans un jardin en permaculture où les mauvaises herbes protègent de saines cultures. Un petit verre de bon jus de pomme bio et on s'est dit qu'on recommencera un jour, peut-être une randonnée au port de Strasbourg, une bonne virée pour pêcher du cabillaud ! 


Ambroise Perrin, Président de la section Alsace

Photos Jean Claude Durmeyer, Ambroise Perrin et Alain Gérolt


Soirée CHOUCROUTERIE


Gustave STOSKOPF    le 21 avril 2023

photos d'Ambroise PERRIN

Gustave STOSKOPF    le 18 avril 2023



Visite du musée Gustave Stoskopf 

Peinture, théâtre, radio, nos racines alsaciennes

par Ambroise PERRIN

Quand on arrive de Strasbourg, on quitte vite l'autoroute pour suivre le ruban bariolé de la voie qui traverse Brumath, des bâtiments commerciaux laids comme des enseignes franchisées et de vieilles maisons traditionnelles comme l'Écrevisse, l'hôtel-restaurant flamboyant où séjourna Jean-Paul Sartre au début de la drôle de guerre. 

 

On zigzague au centre-ville et c'est à gauche, au bout d'une petite transversale. Après le restaurant Istanbul et avant l'American Snack, c'est tout simple, c'est la rue Gustave Stoskopf. Au numéro 8, un mur blanc avec un rond de bronze noir, un portrait en relief de l'artiste. Une plaque de marbre nous apprend en lettres un jour écarlates que « dans cette maison naquit le 8 juillet 1869 Gustave Stoskopf, poète d'Alsace, pieusement dévoué aux valeurs du terroir, et en des temps difficiles, le mainteneur de l'âme alsacienne ». 

 

L'entrée à la rondeur des portes charretières, c'est l'ancienne ferme familiale, et c'est Nicolas Stoskopf, le petit-fils, qui nous accueille, nous, la bande de retraités de l'ANRA-Alsace. Foin des relents de kebabs et de burgers, nous sommes au cœur de l'identité alsacienne, et nous grimpons quelques marches pour écouter notre guide raconter avec brio et un peu de dérision pour une renommée aujourd'hui ressuscitée, la vie de son ancêtre. Trois chambres forment ce musée familial, les murs reflètent en peinture des tableaux de la vie typique des petites gens, des portraits attachants et des paysages dans les champs. 

 

Des affiches de théâtre et de cinéma pour « Herr Maire », l'œuvre la plus célèbre de Stoskopf : l'histoire de deux jeunes alsaciennes dont le papa veut choisir les maris, mais, comme chez Molière, la servante va contrarier les destins programmés et faire triompher l'amour, le vrai. Il y a aussi des vitrines avec des dessins, des médailles, des photos. Dans la cour bordée de parterres de tulipes fières comme des géraniums patriotiques, au bord de la rivière Zorn, l'ancienne tannerie. Nous grimpons, voici des chambres décorées comme d'antan de marqueterie, avec un bric-à-brac bien rangé : un cheval de bois sur grandes roues et un képi de la guerre de 1870, une balance pour sacs de blé et un galurin plat, noir et percé, typique, comme ceux que l’on voit sur les tableaux de paysans en goguette. 

 

On se passionne pour des anecdotes sur la création du Théâtre alsacien et du Strasburger Neue Zeitung, sur la présidence de l’Association des Artistes et celle des Écrivains d'Alsace. On explore quelques mètres jusqu'à la rivière et Nicolas Stoskopf, bombardé d'aimables questions, nous évoque sa propre passion pour la défense du patrimoine alsacien. 

 

On se retrouvera quelques jours plus tard à la Choucrouterie, le cabaret strasbourgeois, pour la Première d'un spectacle biographique basé sur la correspondance du poète. Enfin, nous pouvons rappeler que notre bel intérêt avait aussi une motivation un peu corporatiste, Gustave Stoskopf ayant été producteur de soirées dialectales en alsacien sur Radio Strasbourg PTT de 1930 à 1939. Le grand homme était un collègue !


photos de Jean Claude DURMEYER

Merci à vous tous de la part de Nicolas Stoskopf qui a été ravi de notre rencontre mardi dernier dans sa propriété.

Il souhaite vous remercier tous , très chaleureusement, pour le don que vous avez fait pour la restauration du film "D'r Herr Maire" 

Le don est arrivé en même temps que la subvention de Centre national du cinéma. Le projet va donc avancer sérieusement et nous pourrons peut-être dans quelques mois prévoir un visionnage de ce film tourné quelques jours avant la déclaration de guerre de septembre 1939.


Au grand plaisir de vous retrouver tous bientôt,

Monique SEEMANN


Visite Aleor + Repas gastronomique Source des Sens, 

mercredi 7 septembre 2022

MIEUX VAUT MOUTARDE QUE JAMAIS !


Par Ambroise Perrin, nouveau président délégué de la section Alsace depuis août 2022 (pour succéder à Georges Traband)

 


On a pédalé dans la moutarde ! Nous étions une quarantaine d'Alsaciens choucroûteux de l’ANRA, à nous retrouver devant l'entrée d'une usine, à Mietesheim. Bonnet rouge et nez au devant, nous parcourons les ateliers odorants entre les cuves de graines de moutarde concassées provenant du Canada et les sacs de grosses racines locales, le raifort, autre spécialité d’Alelor. Non, ce n'est pas la guerre en Ukraine qui provoque une pénurie de moutarde, c'est la sécheresse !

On goûte en trempant des knacks dans un pot jaune nature, à l'ail des ours, au piment d'espelette, au basilic ou au miel. À ceux qui, loin de l'Alsace, ne connaissent pas le raifort rapé en rémoulade, sachez que cela monte aux sinus comme un péché véniel et perpétuel : une fois léché c'est bon pour l'éternité.

L'idée de la journée c'est bien entendu de se retrouver, de retisser des liens après la léthargie dûe à la pandémie. Petit discours pour rappeler que l'ANRA a pour vocation la solidarité avec les anciens de l'audiovisuel et comme pour toute association de retraités, également le plaisir de partager des activités culturelles, touristiques et gastronomiques. L’ANRA-Alsace entend retrouver le dynamisme d'avant Covid et lance un appel aux « nouveaux retraités » pour venir renforcer les rangs de l'association. 

Parmi les projets, une visite technique de l'INA-Strasbourg, de la régie du JT de Radio Bleu et France 3 (fini le 16 millimètres noir et blanc ?), une excursion à la maison natale du dramaturge Gustave Stoskopf à Brumath, des sorties communes à l'opéra ou au théâtre, et autre projet, la reprise du programme de 2020, une croisière sur le Rhône, jusqu'en Camargue. 

En tant que président également, du Comité de sauvegarde du patrimoine audiovisuel en Alsace, j'ai évoqué la reprise des contacts qui avaient été enthousiasmants et fructueux avant le Covid avec l'INA, la Fac d'Histoire de Strasbourg qui consacre un master à l'audiovisuel dans notre région, le CUEJ...

D'abord, dresser un inventaire de toutes les émissions, depuis les années 50, rechercher les archives, les traces -parfois certains anciens ont des cartons de trésors chez eux, des bobines, des cassettes, et puis envisager des mises en ligne, des présentations... La Fac d'Histoire a monté un site web remarquable en lien avec l'INA pour promouvoir ces archives... Appel est lancé aux anciens de la radio et de la télé alsacienne, où qu'ils soient en France, pour participer à cette valorisation de notre patrimoine audiovisuel.

La journée n'était pas terminée ! Nous nous sommes retrouvés au restaurant la Source des Sens à Morsbronn, pour un festin gastronomique concocté par le chef Pierre Weller et notre collègue André Muller, le champion de l'émission culinaire A’Gueter, bon appétit en alsacien. Un repas de banquet très subtil, une ambiance magnifiquement conviviale et un double dessert pour les gourmands ! 


MELINA, BELLE INA    par Ambroise PERRIN

Quand on part à la retraite, ce n’est pas Placard, c’est Archives. Et les archives, c’est l’Ina. C’est là que sont stockées, classées, restaurées et revendues nos œuvres radio et télé. La délégation régionale de Strasbourg a été créée en 1994. Auparavant les fonds étaient conservés dans les rédactions, des rayonnages dans le bureau de la documentaliste du BRI, ou des cartons dans les couloirs de la radio, et quand la radio a déménagé de la place de Bordeaux pour devenir Radio France, bien des trésors ont été perdus, ou jetés.

La notion de préservation du patrimoine est-elle une prise de conscience récente ? La déléguée régionale Grand Est Mélina Napoli est très prudente et l’on comprend que les aspirations culturelles doivent rivaliser avec les réalités commerciales. Son service a d’ailleurs un intitulé explicite : « Direction développement, marketing et communication »

À quoi servent les Archives ? Pas vraiment à nourrir les nostalgies, mais à donner aux œuvres une seconde vie rentable grâce aux clients de l’institution, qui sont parfois même les auteurs, et le plus souvent quelques années après une première diffusion. C’est pour cela que l’Ina a signé des mandats commerciaux avec des sociétés de production privées, ou même des chaînes qui ne sont pas du service public, TF1 par exemple, qui ne veut pas engager de moyens dans la gestion de ses archives. Ou Thierry Ardisson qui veut commercialiser son fond grâce au savoir-faire et aux clients de l’Ina. Avec l’Allemagne voisine Mélina Napoli n’entretient guère de relations, la République fédérale ne s’étant pas dotée d’une institution comme en France.

L’Ina a pris ses quartiers dans la Maison de l’Image, rue Kageneck, et c’est un plaisir de visiter (sur rendez-vous !) les différents services, les lieux de stockage, les salles de montage; il y a là pour toutes les associations des salles de projection et de réunion, un centre de documentation avec de nombreux ouvrages, des revues spécialisées, et une vidéothèque.

À l’Ina précise Mélina Napoli les documents anciens demandés sont souvent liés à des personnalités. Mais la manière de filmer est devenue différente dans les années 80, avec des formatages beaucoup plus stricts observe celle qui a commencé sa carrière comme documentaliste. Ce sont des sujets beaucoup plus courts, sans la réflexion des reportages tournés un jour, montés le lendemain, puis mixés, commentés et diffusés trois jours plus tard. À Strasbourg les émissions les plus demandées ne sont pas forcément liées à l’Alsace, mais à de grands thèmes, comme celui de l’évolution de l’urbanisme.

Le rôle des archives audiovisuelles pour les générations futures ? L’énergique responsable dira que mieux comprendre ce qui constitue une partie du patrimoine d’une région permet d’être plus pertinent dans l’éclairage que l’on donne à l’actualité. C’est pour cela que les journalistes professionnels ont des accès directs privilégiés à une énorme banque de documents filmés et audio. 

Et puis Mélina Napoli avoue une tendresse pour les visiteurs aux motivations beaucoup plus sentimentales, ceux qui viennent acheter une copie du passage, il y a bien longtemps, de leurs grands-parents à la télé…


La vie des sections           par Marius BRANDHUBER


La pandémie perdure et notre section endure. Bonne nouvelle, notre trésorerie est au beau fixe, tenue avec brio par Denise ECKERT. Espérons que nous pourrons organiser en 2022 une assemblée générale avec un repas festif et élection d’un nouveau bureau et ainsi retrouver le rythme de croisière du temps où Georges TRABAND était encore parmi nous.


Notre camarade. Jean-Marc ENGELDINGER, l'a rejoint, le 25 mai 2021, emporté par un cancer à l’âge de 64 ans, il était retraité de France 3 Alsace depuis 2015. Gilberte GUY, ancienne des redevances est partie à l’âge de 89 ans et Renaud SAINT-PIERRE ancien de France 3 Alsace nous a quittés à 82 ans, ses obsèques ont été célébrées le 25 novembre à Strasbourg. Ils resteront dans nos mémoires.


Malgré la pandémie, quelques amicalistes alsaciens ont pu se retrouver à Beg-Meil, grâce à un séjour organisé par Francis LE CHEVERT, président de la section LCA.


Dans notre section il y a des amicalistes très actifs, comme Marie-Paule URBAN-RUHLMANN qui continue inlassablement d’entretenir la mémoire de son mari Freddy RUHLMANN (1941-2004) qui était à la fois peintre, sculpteur, designer, graphiste, homme de l’image, journaliste, international de volley-ball. Une plaque commémorative a été apposée lors de son 80e anniversaire à son dernier domicile à Obernai où habite toujours Marie-Paule. Par la même occasion, une exposition hommage rendue par la Collectivité européenne d’Alsace s'est tenue du 8 au 26 novembre à Colmar.

 

Ambroise PERRIN de son côté, a fait revivre le Comité d'Histoire qu’il avait créé avec Georges TRABAND, en organisant plusieurs réunions physiques. Ambroise collecte des films, des enregistrements sonores, des anecdotes ou toute autre information sur l’histoire audiovisuelle de l’Alsace avec l’aide d'universitaires : étudiants et professeurs.

 

Au niveau de notre Bureau beaucoup de contacts virtuels, et, en ce qui concerne le président délégué, il a surtout fait du télétravail pour le national, mais comme il a déjà les cheveux gris....cette occupation a cependant enragé son chien, privé de nombreuses promenades.

En attendant un repas pantagruélique de retrouvailles, le Bureau Alsace vous souhaite un joyeux Noël et une bonne et heureuse année 2022



Première neige dans les Vosges


En hommage à Georges Traband, ancien directeur de la station FR3 Alsace




Ambroise Perrin, journaliste à FR 3 Alsace dans les années 70 – 80, nous raconte son premier reportage. Il était alors étudiant au CUEJ, l’école de journalisme de Strasbourg.






Évoquer la première fois, ce n'est pas forcément se souvenir du temps perdu. C'est raconter la recherche de l'étourdissement des paysages et des ruines de sa jeunesse. J'étais en cette rentrée 1972 en première année du CUEJ à Strasbourg, le Centre universitaire d'enseignement du journalisme. Premières armes journalistiques faites dans la presse écrite, correspondant numéro 3338 des Dernières Nouvelles de Alsace pendant mes années au lycée. À la fac, les profs techniques, c'étaient des journalistes locaux et aguerris, réunis autour de AlphonseIrjud le directeur du CUEJ, ancien rédacteur en chef du Nouvel Alsacien. 


Michel Gallin donnait des cours de télévision, il était le rédacteur en chef de FR3 Alsace, la station place de Bordeaux à 500 m du CUEJ. Quoiqu’ayant choisi l'option ‘presse écrite’, j'avais une caméra 16 millimètres, une Beaulieu avec un 17/68 qui ouvre à 2.2 (le 12/120 était beaucoup plus cher). Caméra achetée d'occasion à un photographe du magazine Spectacle du Monde rencontré au Festival d'Avignon. Je l'ai toujours cette caméra, magnifique dans son étui de cuir noir garni de velours rouge,mais depuis le temps les deux batteries doivent être mortes.


Nous, étudiants faraudsun peu insolents et parfois hautains, nous avions un petit mépris pour ‘la télé’ et si j'avais une caméra, c'était par passion pour le cinéma, la seule noblesse pour de la pellicule. Nous rêvions de tourner des films, documentaires ou fictions. À la fin d'un cours, Gallin m'interpelle et me demande si je voulais faire une pige ce dimanche, la première neige dans les Vosges, il allait faire froid au fin fond du Bas-Rhin, je n'avais qu'à passer à la station, prendre une 30 mètres noir et blanc, avec retour au plus tard à 16h pour avoir le temps de développer la 16 millimètres pour le journal de 19h20. 


Oh joie ! Quelle fierté ! Mon premier reportage à la télévision ! Cela demande de l'organisation. Batteries bien chargées, carte Michelin pour le Donon, décamètre pour vérifier le point et bons conseils de Bernard Kurt, cameraman chevronné tellement sympathique, tout tourner au grand angle pour être certain d'avoir toujours assez de profondeur de champ. 


Ensuite, aller en stop à Wissembourg emprunter la 203 noire de la tante Marguerite, pour repartir au sud, à 70 km heure maximum, dans la montagne. La route est longue, ça monte, ça caille, et toujours pas de neige à l'horizon. Plus haut, plus haut ! Il est midi passé, me voilà au sommet. Des plaques blanches comme de petits coussins de coton m’attendent derrière des rochers. Moment solennel, ça tourne ?


Non. Il faut voir le paysage derrière l'immaculée édredon, impossible de trouver un angle avec les précieux flocons en situation. Et donc pour mon premier reportage,moi, le grand journaliste aspirant au respect irréprochable d’une rigoureuse éthique, JE TRICHE ! Je rassemble de la neige sur le haut du rocher, je pose quelques duvets blancs dans la perspective en contrebas et je me lance dans un travelling panorama, je répète mes mouvements avant de tourner, Hollywood, plan large, gros plan dans l'axe, fondu au flou sur une touffe d'herbe grelottante sous sa plaque glacée. Et je tente du souffle chaud de mon haleine de faire tomber une goutte d'eau face au soleil, contre-jour artistique. Les mains gelées je remballe et je fonce dans les virages de la départementale cahotante de l'aventure. Arrivée de la course sous le pylône rouge et blanc de l'émetteur, ce soir, Ambroise Perrin à la télé, les parents sont prévenus, il faudra regarder.


La précieuse bobine serrée comme une proie impressionnée de deux minutes et trente secondes d’actualité, je parcours les couloirs de la station, étonné de ce que personne ne m'interpelle pour savoir comment cela s'est passé. Je comprends qu'il faut aller au labo, j'apprends que j'ai de la chance car il y a deux autres 30 mètres qui viennent d'arriver, j'attends, j’arpente le couloir, le divin enfant va naître, me voilà papa, la bobine sent bon l'acide acétique du bain d'arrêt. Je fonce au couloir des salles de montage, j'annonce «j'ai la neige de la météo», on ne se précipite pas pour découvrir mon Festival de Cannes, simplement la gentille monteuse me dit «donne, je vais la faire». C'est le off de fin de bobine, y’a pas de pyral en synchro. J'admire les deux tables Atlas bleue et grise, la sonore avec deux pistes et la petite muette. Ben non, pas besoin de table de montage, on m’interrompt lorsque je commence à détailler les milles différents plans de mon western montagnard par un «c'est bon, je trouve».


La monteuse, en qui je voyais Eisenstein et Dziga Vertov réunis, déroule les tout premiers mètres de pellicule de ma 30 mètres et d'un geste péremptoire, d'un doigt agile, d'un regard expérimenté, d'une vitesse épouvantable et d'un flegme imperturbable copié à Buster Keaton, elle arrache trois bouts de pellicule, jette le reste de la bobine non visionnée dans le chutier, et le fruit de ma carrière naissante autour du cou s'assied enfin devant sa colleuse clac clac clac, une rythmo devant, un petit défilement entre les doigts pour vérifier qu'il n'y ait pas d'images blanches (c’est avec la Bell Howell, pas avec la Beaulieu, à chaque coupure de caméra) elle répète c'est un muet, 20 secondes ça suffit pour la fin du journal. Et elle va dans la salle de montage voisine coller ma météo et ma stupéfaction à la fin de la grosse bobine complète pour le télécinéma.


Elle me dit «tiens apporte cela en cabine, prends le son et porte les bobines à plat pour ne pas faire de choucroute». La choucroute, c'est quand le centre du film sort de la bobine, il faut tout dévider en faisant un tour tous les 10 cm et c'est la catastrophe. Je n'ose donc pas retourner récupérer les 3/4 de mon exploit vosgien dans la poubelle des chefs d'œuvre méconnus. Tout me paraît bien calme en régie, ben oui, on a encore 10 minutes. Je demande si je peux rester, on me dit bien sûr ; je ne me souviendrai absolument pas des sujets qui passent, il y a un invité qui déborde, «on sucre la météo ?» demande la script, non c'est bon on a encore le temps, j'ai eu chaud, c'est comme si le volcan ravalait sa lave, c'est la météo, «les premières neiges ont fait leur apparition sur les massifs montagneux...», MES IMAGES À L’ANTENNE ! formidable, oups, «merci de votre attention, bonne soirée, à demain», un seul plan est passé, le seul où j'ai un peu bougé en glissant. «Sur les muets on ne met pas de synthé» me dit la scripte charitable, ah oui, il n'y a pas eu mon nom. Tout le monde file, pas de débriefing, personne pour commenter mon tournage enneigé. À l'époque, pas de magnétoscope pour enregistrer le journal, donc pas de possibilité de revoir la séquence. Je dirai un jour rigolard et ricanant que ma frustration avait été une gentille leçon d'humilité. 


Mais je me vengerai 17 années plus tard, envoyé pour Soir 3 à Berlin avec ma bétacam, je filmerai les premiers coups de pioche dans le Mur le 11 novembre 1989 et je ferai l'ouverture du JT avec un sujet de 4 minutes et 30 secondes. 

Retraité, je vais faire une balade cet hiver au Donon.


                                                                                     Ambroise Perrin



l'Exceptionnel Freddy RUHLMANN


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